Libre expression n°290 - Juin 2023
Budget 2023, le compte n'y est pas !
Après avoir été accusés de prosélytisme, et de bien d’autres choses encore précédemment, nous voilà désormais qualifiés, en conseil municipal, de démagogues. En effet, proposer de diminuer le taux d’imposition communal de la taxe foncière, en raison de la mise en perspective de cette recette fiscale - qui va encore augmenter en 2023 du fait de la revalorisation de 7,1% des bases imposée par l’Etat - et des dépenses envisagées, serait de la pure démagogie politicienne caractéristique de certains partis politiques. Or, nous le répétons, notre engagement est celui de citoyens pour Saint-Mandrier. Citoyens qui ne sont en aucune manière inféodés à l’opinion ou l’orientation de tel ou tel parti. Nous relevons d’ailleurs que les arguments que nous soutenons régulièrement sont indistinctement repris, ça et là, par les équipes municipales en place et leurs oppositions dans un joyeux ballet d’étiquettes. Viendrait-il à l’idée du maire de Saint-Mandrier de traiter une conseillère municipale, candidate aux dernières élections législatives dans une grande ville française sous la bannière « Les Républicains », de démagogue pour avoir demandé la diminution de la taxe foncière en évoquant « le magot, le butin, la cagnotte…constitué par la ville avec cette hausse d’impôt » ? C’est plus difficile quand on est tenu par l’affiliation à un parti.
Alors, évidemment, il est loisible d’argumenter en mettant en avant le sens des responsabilités contre la facilité des démagogues. L’adoption d’un budget est toujours une étape particulière au cours de laquelle peuvent toujours s’engager de sérieuses batailles de chiffres. Le combat est néanmoins forcément inégal pour ceux qui ne détiennent pas le pouvoir de décision. Il y a cependant au moins une certitude à Saint Mandrier, c’est que si la municipalité évolue dans la "sérénité budgétaire" (Var matin du 22 mars 2023) c’est grâce au porte-monnaie des Mandréens.
Mais si nous avons voté contre le budget primitif de 2023, ce n’est pas par pure démagogie ou posture d’opposition, mais parce qu’il ne nous apparaît pas répondre aux besoins des Mandréens pour l'avenir. Nous prenons acte, qu'après l'avoir réclamé depuis 3 ans, les rénovations des bâtiments communaux prendront enfin en compte la transition énergétique à l’issue de l’évaluation menée avec des partenaires institutionnels, malheureusement trop tard pour les travaux de l'hôtel de ville, qui apparemment étaient trop urgents pour attendre ce diagnostic… Il n'est en revanche pas acceptable que la ville ne s’engage pas financièrement dès à présent dans le projet de création d’une maison de santé pourtant jugé indispensable par un grand nombre de mandréens. Cette maison de santé n’est pas un projet à réaliser dans trois ans ou plus mais maintenant. Il y a une forme d’urgence et elle ne doit pas constituer un enjeu politicien. C'est un projet pour la ville qui n’a aucune couleur politique mais qui ne peut se faire sans la municipalité. Nous espérons que la majorité n'attendra pas la prochaine campagne municipale pour se saisir du sujet sérieusement...
Libre expression n°289 - Mai 2023
Des alternatives à la bétonisation de la Presqu'île existent... mais il faut avoir du courage politique.
L’île de Batz et Saint Mandrier n’ont a priori presque rien en commun. La Manche n’est pas la Méditerranée, la Bretagne n’est pas la Provence et il y a 10 fois moins d’habitants chez l’une que chez l’autre. Et pourtant, avec une superficie assez proche, un climat qui permet au conservatoire du littoral d’entretenir du côté du Ponant un jardin exotique aux palmiers de toutes espèces qui se plairait tout autant du côté de la rade du port du Levant et de son domaine de l’Ermitage, un sémaphore chacune, elles souffrent toutes les deux du même mal.
Ce mal qui vient justement de cette douceur de vivre et de la beauté de leurs paysages qui , en séduisant des personnes disposant de revenus suffisants, entraînent un renchérissement de la valeur du patrimoine immobilier. Ce qui , peu à peu, transforme les 2 iliennes en refuge estival et en chasse les habitants qui n’ont plus les moyens de s’y loger. Ainsi, 66% des habitations de l’île de Batz et près de la moitié de celles de Saint Mandrier sont des résidences secondaires.
Comparaison n’est pas raison, il n’empêche que, pour permettre à ses habitants de rester sur l’île et éviter que toute vie s’arrête en dehors des vacances, le maire de l’île de Batz démarche les propriétaires de l’île qui proposent leurs biens sur les plateformes de locations saisonnières. Son but étant de faire en sorte que la mairie loue quelques logements à l’année et puisse les sous-louer de manière permanente à des administrés contraints, autrement, à l’exil continental.
Nous sommes heureux de constater que les solutions que nous avançons ne sont pas utopistes et qu’il existe d’autres voies que la construction pour apporter des réponses aux besoins de logement des Mandréens. Tout en soulignant que le profil du maire de l’île de Batz ne semble pas répondre à celui de l’écolo bobo irresponsable habituellement décrié par certain ici. Evidemment, l’initiative n’est pas la solution mais une solution pour sortir de la spirale des résidences secondaires. En même temps, ceci nous permet de dire que nous aussi nous considérons que la loi SRU n’est pas parfaite et qu’elle comporte des imperfections. Ainsi, en imaginant que la mairie de Saint Mandrier loue 4 résidences secondaires et les transforme ainsi en résidences principales locatives, elle augmenterait mathématiquement de 1 l’objectif de 25% de logements sociaux fixé par la loi. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, avec 50% de logements sociaux dans un programme de béton, on continue de repousser la cible toujours un peu plus loin.
Nous sommes une liste citoyenne et nous ne nous sentons obligés en rien par les positions passées, présentes et à venir des partis politiques. Tout le monde ne peut pas en dire autant.
Ce qui nous importe c’est l’avenir de la presqu’île et des Mandréens.
Le maire se prend les pieds dans son propre tapis, c'est ballot !!!
Lors du dernier conseil municipal du 27 février 2023 une délibération (2023-018) a été adoptée portant sur l’actualisation du conseil local de sécurité et prévention de la délinquance (CLSPD).
La note de présentation de cette délibération précisait que « le conseil municipal avait décidé le 23 septembre 2002 de créer un CLSPD. Or, depuis un décret n°2007-1126 du 23 juillet 2007, les conditions d’exercice du CLSPD ayant été modifiées, il convient dès lors de soumettre au conseil municipal les nouvelles modalités de mise en œuvre du CLSPD dont la composition sera fixée ultérieurement par arrêté du maire et qui se réunira à l'initiative de son président en formation plénière au moins une fois par an ou de droit à la demande du préfet ou de la majorité de ses membres ».
Sans tambour, ni trompette … On dissimule l’objet dans une vague argutie juridique.
Et dire que le maire ne s’était pas privé, dans son droit de réponse de juillet 2022 à la libre expression des élus de la minorité, mais comme il l’avait déjà fait en conseil municipal, de critiquer sans modération la proposition exprimée dès 2020 par les élus de la Vague de créer un CLSPD afin de renforcer la sécurité dans la commune. Comité qui selon ses propos, parce qu’en 2020 le CLSPD n’était soi-disant pas structuré, n’aurait été qu’un nième « comité théodule » dont les bobos-écolos raffolent.
Alors là chapeau l’artiste…. Que les élus de La Vague n’aient pas su que leur proposition tombait en fait à l’eau (un peu d’humour) en 2020 parce que le comité existait déjà depuis 2002, on peut les en excuser car, comme le dit souvent le maire, ils n’étaient pas là (humour toujours). Mais, surtout, que le maire lui-même ne se souvienne pas qu’il avait lui-même déjà créé le « comité théodule, c’est ballot, et qu’en plus il avance qu’en 2020 le CLSPD n’était pas structuré alors que sa composition et son organisation ont été fixés en 2007 et n’ont pas été modifiés depuis 2015, c’est osé.
Pour se moquer, il est champion, mais quand on utilise le canon à m… il faut toujours bien verrouiller la culasse (humour encore).
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Conseil municipal du 27 février 2023: les élus de l’opposition quittent le conseil en signe de protestation
Ce lundi 27 février, premier conseil municipal de l'année 2023. La séance a débuté avec l'adoption du procès-verbal de la séance houleuse du 19 décembre 2022, voir notre libre expression de mars.
Ci-après l'intervention de M. Le Pen adressé au maire sur ce procès-verbal en début de séance:
Nous ne pouvons évidemment pas accepter le procès verbal du conseil municipal du 19 décembre en l’état, car la retranscription est insincère et il y a une procédure judiciaire en cours du fait de la plainte que vous avez déposée contre Nolwenn Montagny.
En effet, la phrase que vous prêtez à Nolwenn Montagny a été dite hors micro et n’a pas à être portée au procès verbal. D’autant que, à l’écoute de l’enregistrement, d’autres propos hors micro ont été proférés par un membre du conseil municipal contre Nolwenn Montagny où on entend clairement « coup de boule »… et des propos désobligeants que vous avez tenus micro ouvert « Vous l’aurez votre cadeau, si vous êtes sage » ne figurent pas sur le procès verbal.
Nous demandons donc que soit retirée la phrase « va te faire foutre » du procès verbal.
Le Maire a refusé de retirer la phrase litigieuse du procès-verbal et M. Le Pen a continué ainsi:
J’en profite pour vous faire part de notre indignation contre le procédé qui consiste à provoquer les membres de l’opposition municipale à chaque conseil municipal en les traitant de niaise, de menteur et autres insultes et de porter plainte contre une membre du conseil municipal qui, outrée par la somme des contre-vérités et des insultes proférées à son encontre, a un mouvement d’humeur hors micro. Ce renversement des rôles en vous faisant passer pour une victime alors que c’est vous qui provoquez les membres de l’opposition n’est pas digne de votre fonction. Sachez que ces manœuvres d’intimidation ne nous impressionnent pas et nous sommes convaincus qu’elles ne convaincront pas non plus la justice. Comme vous refusez de modifier le procès verbal du conseil municipal du 19 décembre, nous ne prendrons pas part au vote et quittons cette séance du conseil municipal en signe de protestation.
Dont acte, les élus de la vague mandréenne ont quitté la salle.
23 janvier 2023: à propos de la maison de santé !
Non satisfait d’occuper déjà mensuellement une large part de l’espace institutionnel de communication et, ponctuellement nos boites aux lettres et jusqu’à Var Matin (éditions des 12 et 23 janvier 2023) , voilà que le maire accapare les pages privées des réseaux sociaux pour assurer ses positions et distiller son acrimonie récurrente à notre endroit.
Cette fois ci pour nous assurer que : « Nous ne sommes pas contre une maison de santé comme certains veulent vous le faire croire et j'ai écrit récemment au Président de cette association pour lui signifier qu'à ce jour, nous étions favorables à une maison de santé ». Et d’assortir ses propos d’un superbe logo pour la maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) de Tomblaine.
Alors là, nous nous sommes dit « chic alors ! ». Le maire est favorable à la maison de santé que nous appelons de nos vœux depuis bientôt trois ans. Il y est même tellement favorable qu’il lui a déjà donné un nom !
Tomblaine ? Était-ce le premier médecin qui s’installât à la suite de Mandrianus et Flavinius ou organisât le Lazaret ? A moins que ce ne soit un lieu-dit du village demeuré méconnu ?
Ben non, ni l’un ni l’autre, et Google a eu raison de notre première illusion…il ne devait s’agir que d’un mauvais copier-coller d’une capture d’écran ou d’un téléchargement hâtif. Tomblaine n’étant autre qu’une petite commune urbaine de 8 500 habitants de la périphérie de Nancy, un peu à l’image de Saint-Mandrier au sein de TPM et à l’égard de Toulon. A la petite nuance près que Tomblaine dispose déjà d’une maison de santé, mais pas du soleil et de la Méditerranée et pas encore des cigales (ce qui malheureusement devrait finir par arriver avec le dérèglement climatique).
Et si cela n’était ni une mauvaise manipulation ni le fait du hasard mais un vrai message subliminal ?
Car même en tapant « maison de santé pluriprofessionnelle ou pluridisciplinaire ou maison de santé tout court » Google ne propose pas en première page de liens ou d’images vers Tomblaine. Il faut connaître en fait l’histoire de la MSP de Tomblaine et savoir qu’elle a été, en rassemblant alors 17 professionnels de santé (un peu plus d’une trentaine aujourd’hui), la 1ère MSP en secteur urbain et qu’elle a été inaugurée en juin 2016 par la ministre de la Santé. Il faut aussi comprendre que la concrétisation de ce projet est le résultat de l’engagement et de la volonté farouches du maire de Tomblaine. Qu’il a porté celui-ci malgré l’hostilité de certains et en a permis la réalisation. Les locaux de la maison de santé de Tomblaine appartiennent ainsi à la commune qui a bénéficié des soutiens financiers de l’État, de la région, du département et du Grand Nancy et qu’elle les loue à la société interprofessionnelle de soins ambulatoires (qui regroupe les professionnels de santé) pour un loyer de l’ordre de 7 000 euros HT et 1 400 euros de charges par mois.
Alors le message subliminal ? C’est simple, devant une attente clairement exprimée de la population, le maire, en prenant l’exemple de la MSP de Tomblaine et en adoptant demain la même démarche, restera cohérent avec sa posture initiale, et actuelle (cf. Var Matin du 23 janvier), reposant sur l’idée que le projet de MSP ne peut être porté que par une structure privée. Ce serait bien une société privée de professionnels de santé (qui existe déjà) qui assurerait le fonctionnement de la MSP, la commune n’étant au travers d’un budget annexe qu’un « simple » bailleur et propriétaire, ou affectataire, d’un local parmi tant d’autres, dont l’un aurait pour vocation d’accueillir un distributeur de billets (entre l’argent et la santé….).
Alors réjouissons-nous de cette potentielle évolution, la MSP est un projet pour le bien commun qui ne doit pas relever des querelles et des postures partisanes. Et si demain, parce que le projet aura abouti, peut-être que le maire de Saint Mandrier pourrait se voir décerner, comme le maire de Tomblaine en 2017, une Marianne d’or dans la catégorie "Service public de proximité et cohésion sociale" ? Ce serait en tout cas plus conforme à l’attente des Mandréens que de recevoir, « en continuant à proposer des opportunités d’implantation sur du patrimoine privé », le prix de l’agence immobilière de l’année.