Le contexte international a balayé de nombreux sujets nationaux que même les échéances électorales n’ont pas réussi à dynamiser. Et pourtant il faut bien en parler, d’autant plus que Saint Mandrier n’y a pas échappé. Non seulement la taxe foncière sur les propriétés bâties va, comme dans beaucoup d’autres communes, notablement augmenter mais la municipalité a également sacrifié à la mode du recours à un cabinet conseil pour « l’accompagner » dans l’évaluation de la préparation de l’avenir budgétaire. Il y a là quelque chose de foncièrement choquant. En effet, que l’on soit au plus haut niveau de l’Etat ou à celui d’une commune, les électeurs ont entendu confier démocratiquement à des élus le soin de déterminer et d’endosser la responsabilité des choix et de la gestion des affaires. En dehors des sujets éminemment techniques et spécialisés, le citoyen ne peut pas accepter, alors même qu’il existe de nombreux organismes publics de conseil et de contrôle, que les élus s’en remettent à des officines privées pour déterminer, notamment, le budget qui est un des actes majeurs de leur mandat. Il n’est pas acceptable que des élus ne soient plus en mesure d’assumer leurs propres choix budgétaires et, encore plus, affichent une telle défiance à l’égard des agents publics qui oeuvrent au quotidien, et sous leur responsabilité, pour le bien commun. A Paris le nombre d’énarques ne serait-il plus suffisant et à Saint Mandrier un administrateur général territorial n’aurait pas la compétence pour se livrer à la prospective budgétaire d’une commune de 6 000 habitants ?
Il est vrai que ce dernier n’aurait pas eu la possibilité d’écrire comme l’a fait le cabinet KPMG que « Les résultats de la prospective au fil de l’eau témoignent d’une fragilité structurelle des finances de la commune : ses marges financières apparaissent trop fragiles à compter de 2022 pour pouvoir absorber l’effort d’investissement moyen du précédent mandat » alors même qu’en février 2020 le maire vantait sa gestion financière exemplaire et sa capacité à avoir su préserver la capacité d’investissement. Evidemment en février 2020 la crise de la Covid-19 et les augmentations de l’énergie et des charges de personnel n’étaient pas encore appréhendables mais le programme d’investissement est depuis demeuré le même. Or si la taxe foncière va augmenter d’au moins 10% (sans compter l’augmentation également votée de la part de taxe foncière de TPM) pour l’ensemble des propriétaires (petits et plus fortunés) de maison, d’appartement ou encore de garage ou de commerce, et que le recours à l’emprunt est annoncé pour les années suivantes c’est aussi, et surtout, pour financer les promesses passées et les subventions non obtenues. Pour paraphraser le maire, n’y aurait-il pas eu mensonges ?
Il est clair que l’augmentation de la TF affecte les communes de toutes les tendances politiques. Il est cependant étonnant que Saint Mandrier n’ait pas utilisé sa spécificité rare de commune partagée, presque à parts égales, entre résidences principales et secondaires.
Où est la cohérence de la politique de logement menée par la mairie, qui justifie la construction de complexes immobiliers surdimensionnés au détriment des espaces naturels et agricoles par un besoin de loger les familles mandréennes, tout en ne faisant rien pour lutter contre la surreprésentation des résidences secondaires dans le parc immobilier, qui souvent sont inoccupées ou se retrouvent sur des plateformes de locations comme Airbnb…
Si avant octobre 2021, la hausse des coûts de l’énergie, du personnel et des denrées alimentaires étant déjà connue, il avait été décidé de porter la majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires à 60% au lieu des 20% actuels, plus de la moitié du chemin sur les 600 000 euros à trouver aurait été parcouru. Cela aurait permis de contenir la hausse de la taxe foncière des propriétaires mandréens.
C’est pourquoi, les élus de la Vague mandréenne ont voté contre l’augmentation de 5 points de la taxe foncière lors du vote du budget de la commune.
Les élus de la Vague mandréenne : Pierre Calmet, Denis Clave, Philippe Dézéraud, Jean-Ronan Le Pen, Nolwenn Montagny - https://lavague.info/