La définition de « village » dans le Larousse indique « Groupement d’habitations permanentes, dont la majeure partie de la population est engagée dans le secteur agricole ». C’est certainement une définition qui date d’avant le XXe siècle qui a vu l’exode rural, l’industrialisation puis l’avènement des services bouleverser le mode de vie des zones rurales françaises. Elle indique néanmoins que la raison d’être d’un village réside notamment dans sa capacité à produire les denrées qui permettent à sa population de se nourrir.

Il semblerait que la majorité municipale fasse tout son possible pour ne garder que la première partie de la définition du Larousse et que Saint Mandrier ne soit bientôt plus qu’un groupement d’habitations permanentes (voire temporaires pour la moitié). En effet, alors que les 136 logements des « Terrasses de la Mer » et « Les Voiles » en bord de mer ne sont pas encore achevés, que les tronçonneuses et les pelleteuses sont à l’œuvre pour bétonner une zone naturelle et construire les 257 logements du « Parc de la Presqu’île », comment justifier que le démontage des serres Garrone sur une des dernières zones agricoles de Pin Rolland ait débuté. Ces 3 hectares de terres agricoles ont été déclassés dans le PLU de 2017 pour les mettre en réserve foncière mais il semblerait que la municipalité souhaite accélérer leur bétonnisation. 

Alors qu’un grand nombre de villages et de villes cherchent à reconquérir leurs terres agricoles afin de répondre à la demande croissante de leurs habitants pour une offre de produits locaux, la majorité municipale de Saint Mandrier reste sourde à cette demande d’intérêt général et poursuit sa politique anachronique de multiplication des projets immobiliers démesurés répondant uniquement à des intérêts particuliers. Car à qui profite cette politique ? Aux propriétaires de ces terrains agricoles qui ont vu la valeur de leur bien exploser grâce à la décision de la mairie de rendre le terrain constructible : l’hectare de terre agricole sur le littoral varois est valorisé environ 50 000 euros, l’hectare de terrain constructible à proximité de Saint Mandrier à 5 millions d’euros… Mais également au promoteur immobilier qui valorisera ce terrain et aux quelques familles qui auront les moyens d’acheter ces logements. Et ce n’est pas le besoin de logement sociaux qui puisse justifier cette politique dans un village où 50% des logements sont des résidences secondaires et où près de 180 sont vacants.

D’autres municipalités de notre région ont choisi à l’inverse de valoriser leur patrimoine agricole au bénéfice de la population. C’est le cas notamment de la commune de Mouans Sartoux dans les Alpes Maritimes qui a monté une régie agricole pour mettre en culture 4 hectares de terres agricoles permettant de fournir les 3 cantines scolaires municipales avec 100% de fruits et légumes bios et locaux. 

Alors que nous défendons depuis plusieurs années la sauvegarde de ces terres agricoles pour permettre à tous les mandréens de profiter de cette terre fertile, la seule réponse que nous fait le Maire sur ce sujet est que « l’ancien agriculteur nous a dit que les terres n’étaient pas bonnes ». On comprend bien l’intérêt dudit ancien agriculteur-propriétaire mais n’importe quel agronome aurait pu confirmer au Maire qu’il n’y a pas de terre agricole que l’on ne puisse cultiver en lui apportant les nutriments nécessaires. En revanche, une fois le terrain bétonné, c’est certain qu’il ne sera plus «bon» pour y faire pousser des légumes pour nos enfants et petits-enfants !

Les élus de la Vague Mandéenne : Pierre Calmet, Denis Clave, Philippe Dézéraud, Jean-Ronan Le Pen, Nolwenn Montagny - https://lavague.info/