Il est des publications qui suscitent plus d’enthousiasme et d’autosatisfaction que d’autres. De ce point de vue l’argus des communes de l’association contribuables associés l’a largement emporté sur l’INSEE, en particulier pour le Maire de Saint Mandrier. Il est vrai que l’appréciation du passé est plus valorisante que la préparation de l’avenir, par nature incertain. Il est ainsi plus facile de s’enorgueillir d’une note délivrée par une association, dont les prises de positions en faveur des climatosceptiques peuvent faire douter de sa clairvoyance, que de s’appuyer sur les statistiques sur l’évolution de la population, publiées par l’INSEE, pour engager les orientations indispensables.

Etrange paradoxe que ce satisfecit sur le fait qu’une ville puisse être bien gérée, comme si cela ne devait pas être la norme. Encore faut-il s’entendre sur la définition de la bonne gestion et se méfier des chiffres en trompe l’œil. La bonne gestion n’est pas qu’une affaire de taux d’endettement et de montant d’impôts par habitant. La bonne gestion c’est aussi savoir préparer l’avenir et ne pas avoir peur d’investir pour répondre aux besoins de demain sans retard.

C’est justement dans cette perspective que les données de l’INSEE ont une importance capitale. Cela permet d’analyser les tendances lourdes de l’évolution de la population au regard des services actuels, notamment médicaux. Il est un fait inéluctable que la population de Saint Mandrier vieillit (les plus de 60 ans représentent 37% des habitants de la Presqu’île contre 27% en 2007). Les médecins de Saint Mandrier sont atteints par le même phénomène naturel (2 médecins sont partis à la retraite ces deux dernières années et sur les 6 restants, 5 ont plus de 55 ans) et, faute de trouver des remplaçants, leur nombre va se réduire fortement à très court terme. La crise sanitaire actuelle montre bien l’importance d’une médecine de proximité, tant pour le suivi des habitantes et habitants au quotidien que pour la vaccination en cours. Peut-on raisonnablement accepter au moment où les attentes de santé sont prégnantes que les Mandréens, sans même évoquer les besoins estivaux, ne puissent plus compter sur une médecine de proximité et que Saint Mandrier devienne un désert médical ? C’est pourquoi nous proposons qu’un projet d’acquisition et d’aménagement d’une infrastructure accueillant une maison de santé soit lancé le plus rapidement possible en concertation avec toutes les parties concernées afin de permettre à de jeunes médecins et à d’autres professionnels de santé de répondre à cet impératif de société. Il est urgent de ne pas attendre, la bonne gestion ce n’est pas qu’une affaire de flux financier.

Les élus de la Vague Mandéenne : Pierre Calmet, Denis Clave, Philippe Dézéraud, Jean-Ronan Le Pen, Nolwenn Montagny - https://lavague.info/