L’attrait d’une presqu’île, c’est qu’elle ne se traverse pas, on y vient, on y séjourne et on en repart. Du moins quand l’unique accès routier n’est pas saturé comme ce fut le cas dans le courant du mois de février. Conjonction momentanée de travaux et de limitations sur laquelle nous n’épiloguerons pas mais qui illustre qu’une croissance infinie dans un monde limité est simplement impossible. 310 logements par ci, 100 par là, quelques saupoudrages supplémentaires et la congestion aiguë de février deviendra un mal chronique. Le problème peut être retourné dans tous les sens, l’accès routier de la presqu’ile n’étant pas extensible, les Sablettes resteront encore et toujours un goulet d’étranglement. D’ailleurs, le plan de déplacement urbain 2015-2025 de la métropole ne prévoit aucune solution d’amélioration pour la presqu’ile et Toulon est la 5ème ville la plus embouteillée de France ! Les navettes maritimes sont infiniment appréciables et constituent presque un privilège, et si augmenter la fréquence des liaisons et instaurer un cabotage entre les communes littorales seraient un premier axe d’amélioration, malheureusement cela ne répondra pas aux besoins principaux de déplacement des Mandréens. Non ! La seule solution pour limiter ces engorgements est de renoncer à de nouvelles constructions. La bétonisation de la presqu’ile n’est pas une fatalité et son avenir n’est pas dans une fuite en avant de la croissance de sa population. Tout comme il est urgent de mettre en place des solutions de transports maritimes alternatifs pour éviter que les poids lourds ne traversent les agglomérations et le port de Saint Mandrier. La préservation de la presqu’ile de charme, image si souvent mise en avant, et la sécurité physique des mandréens sont en jeux.

Alors évidement certains nous traiterons d’écolos bobos mais même Olivier de Kersauzon, faisant son autocritique, reconnaît le rôle vital de l'écologie. Il déclare ainsi que pendant longtemps « Quand j’entendais les écolos parler de la nature, je n’étais pas sûr qu’ils savaient reconnaître une feuille de chêne d’une feuille de hêtre » mais ilconcèdeaujourd'hui "On a eu du mal à comprendre. On n'avait pas encore compris que l'énorme machine était en route et qu'on était souvent en train d’abîmer cette planète". "Moi je l'ai vu tardivement, j'étais comme l'idiot auquel on montre la lune et qui regarde le doigt en se disant que le doigt n'est pas terrible. J'assume." Heureusement, il n’est jamais trop tard pour changer le cours des choses.

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