Non satisfait d’occuper déjà mensuellement une large part de l’espace institutionnel de communication et, ponctuellement nos boites aux lettres et jusqu’à Var Matin (éditions des 12 et 23 janvier 2023) , voilà que le maire accapare les pages privées des réseaux sociaux pour assurer ses positions et distiller son acrimonie récurrente à notre endroit.

Cette fois ci pour nous assurer que : « Nous ne sommes pas contre une maison de santé comme certains veulent vous le faire croire et j'ai écrit récemment au Président de cette association pour lui signifier qu'à ce jour, nous étions favorables à une maison de santé ». Et d’assortir ses propos d’un superbe logo pour la maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) de Tomblaine.

MSP Tomblaine

Alors là, nous nous sommes dit « chic alors ! ». Le maire est favorable à la maison de santé que nous appelons de nos vœux depuis bientôt trois ans. Il y est même tellement favorable qu’il lui a déjà donné un nom !

Tomblaine ? Était-ce le premier médecin qui s’installât à la suite de Mandrianus et Flavinius ou organisât le Lazaret ? A moins que ce ne soit un lieu-dit du village demeuré méconnu ?

Ben non, ni l’un ni l’autre, et Google a eu raison de notre première illusion…il ne devait s’agir que d’un mauvais copier-coller d’une capture d’écran ou d’un téléchargement hâtif. Tomblaine n’étant autre qu’une petite commune urbaine de 8 500 habitants de la périphérie de Nancy, un peu à l’image de Saint-Mandrier au sein de TPM et à l’égard de Toulon. A la petite nuance près que Tomblaine dispose déjà d’une maison de santé, mais pas du soleil et de la Méditerranée et pas encore des cigales (ce qui malheureusement devrait finir par arriver avec le dérèglement climatique).

Et si cela n’était ni une mauvaise manipulation ni le fait du hasard mais un vrai message subliminal ?

Car même en tapant « maison de santé pluriprofessionnelle ou pluridisciplinaire ou maison de santé tout court » Google ne propose pas en première page de liens ou d’images vers Tomblaine. Il faut connaître en fait l’histoire de la MSP de Tomblaine et savoir qu’elle a été, en rassemblant alors 17 professionnels de santé (un peu plus d’une trentaine aujourd’hui), la 1ère MSP en secteur urbain et qu’elle a été inaugurée en juin 2016 par la ministre de la Santé. Il faut aussi comprendre que la concrétisation de ce projet est le résultat de l’engagement et de la volonté farouches du maire de Tomblaine. Qu’il a porté celui-ci malgré l’hostilité de certains et en a permis la réalisation. Les locaux de la maison de santé de Tomblaine appartiennent ainsi  à la commune qui a bénéficié des soutiens financiers de l’État, de la région, du département et du Grand Nancy et qu’elle les loue à la société interprofessionnelle de soins ambulatoires (qui regroupe les professionnels de santé) pour un loyer de l’ordre de 7 000 euros HT et 1 400 euros de charges par mois.

Alors le message subliminal ? C’est simple, devant une attente clairement exprimée de la population, le maire, en prenant l’exemple de la MSP de Tomblaine et en adoptant demain la même démarche, restera cohérent avec sa posture initiale, et actuelle (cf. Var Matin du 23 janvier), reposant sur l’idée que le projet de MSP ne peut être porté que par une structure privée.  Ce serait bien une société privée de professionnels de santé (qui existe déjà) qui assurerait le fonctionnement de la MSP, la commune n’étant au travers d’un budget annexe qu’un « simple » bailleur et propriétaire, ou affectataire, d’un local parmi tant d’autres, dont l’un aurait pour vocation d’accueillir un distributeur de billets (entre l’argent et la santé….).

Alors réjouissons-nous de cette potentielle évolution, la MSP est un projet pour le bien commun qui ne doit pas relever des querelles et des postures partisanes. Et si demain, parce que le projet aura abouti, peut-être que le maire de Saint Mandrier pourrait se voir décerner, comme le maire de Tomblaine en 2017, une Marianne d’or dans la catégorie "Service public de proximité et cohésion sociale" ? Ce serait en tout cas plus conforme à l’attente des Mandréens que de recevoir, « en continuant à proposer des opportunités d’implantation sur du patrimoine privé », le prix de l’agence immobilière de l’année.