Bon, nous n’allons pas faire un droit de réponse au droit de réponse du maire à notre communication du Mandréen de juin dernier mais quand même …
Avant de passer pour un maître de la stratégie indirecte il faudra que le maire relise Sun Tsu, insulter les élus de la Vague Mandréenne au travers de leur « copier-coller imbécile » c’est petit et minable. Tout autant que de continuer à prétendre qu’ils sont incapables de traiter des sujets importants et qu’ils continuent de tromper les Mandréens. Qui trompe qui en osant affirmer que TPM, dans le sillage de la Région Sud, oblige les ferries à utiliser un fuel à 0.1% de soufre. TPM n’oblige pas la compagnie Corsica Ferries à utiliser ce type de fuel, elle l’y invite, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. La nuance est d’importance même si, évidemment, nous ne pouvons qu’abonder dans la généralisation de telles mesures. La tromperie ne serait-elle pas de faire croire que l’on impose quelque chose que l’on ne peut pas faire respecter ou sanctionner parce que, tout simplement, ce n’est pas dans les compétences de TPM ? Qui contrôle l’application de cette invitation inscrite dans un partenariat avec l’armateur Corsica Ferries ?
Le contrôle est réalisé par les services de la Direction InterRégionale Méditerranée du Ministère de la Mer, mais tant que les analyses ne montrent pas de dépassement des normes européennes et nationales (ce sont les mêmes) en vigueur pour l’instant (0.5%) il n’y a pas d’infraction et donc pas de sanction pénale (le seul cas connu en France à la suite d’une infraction constatée dans le port de Marseille en mars 2018 a révélé la complexité devant la Cour de cassation par son arrêt du 24 novembre 2020). Le seul risque pour Corsica Ferries c’est de voir réduit la contribution financière des collectivités au surcoût d’acquisition d’un fuel à 0.1%. A la lecture du dossier de l’hebdomadaire spécialisé « Le Marin » du 29 avril 2021 consacré à cet armateur, nous pouvons être tranquilles sur ce point ... c’est édifiant.
Il est tout aussi facile de se faire « mousser » en expliquant avoir demandé à la ministre de la transition écologique et solidaire l’instauration d’une zone ECA (contrôle des émissions atmosphériques) sur toute la Méditerranée et que faute d’avoir reçu une suite favorable il aurait été décidé d’agir localement. C’est ainsi faire preuve d’une belle méconnaissance des principes de mise en place d’une telle zone qui ne relève pas de la compétence des Etats côtiers mais de l’organisation maritime internationale (OMI), c’est exactement le même mécanisme que pour l’instauration d’une zone maritime particulièrement vulnérable (ZMPV) comme celle mise en place en 2011 dans la zone de Bonifacio. C’est facile de demander quelque chose que ce même ministère envisage et instruit depuis 2017 et pour laquelle il faut d’abord convaincre les autres partenaires Méditerranéens (ce qui a été obtenu en décembre 2019 et qui devrait être examiné par l’OMI en 2022). Evidemment nous convenons que les décisions sont trop lentes et qu’il y a urgence à agir mais ce n’est pas une raison pour que cela devienne un argument de communication politicienne, à vaincre sans péril on triomphe sans gloire ...
Mais pour terminer sur une note plus légère et amusante, le lecteur avisé aura remarqué que le maire de Saint Mandrier, particulièrement attaché au sujet du transport maritime, a retiré sa majuscule à la Méditerranée et que, sans doute par la faute d’un clavier imbécile, celle-ci, pourtant berceau de plusieurs civilisations, n’est plus « notre Mer - mare nostrum » mais un élément liquide soumis au flux et au reflux de la marée (nostrum) … à la vague en quelque sorte. Comme pourraient le dire les Romains : « ils sont fous ces Gaulois »...