Nous savions depuis le mois de mars 2023 que le maire était quelque peu fâché avec les chiffres, du moins dans la manière de les présenter.

C’est vrai que sa phrase, extraite de son article sur la loi SRU du Mandréen n° 287,  « Ainsi, au lieu de 518 logements, nous aurions dû programmer d’ici fin 2025 soit 389 logements sociaux avec un contrat de mixité sociale (259 +130), soit 430 logements sans contrat (259+171). De plus, dans l’avenir, après 2025, il faudrait, à chaque tranche triennale, en prévoir 33% supplémentaires jusqu’à arriver au quota de 25 % imposé par la loi DUFLOT » ne brillait pas par sa lisibilité et sa compréhension. Surtout lorsqu’il ajoutait quelques lignes plus loin : « Ainsi, dans la version finale de notre PLU, nous avons prévu 316 logements sociaux au lieu des 724 imposés par la loi DUFLOT ».

Il vient de nous en offrir une nouvelle illustration en écrivant le 17 janvier dernier sur un post de campagne électorale : « Dans notre Plan Local de L’Urbanisme…nous n’avons pas pu répondre aux objectifs de la loi Duflot,… ,qui impose 25 % de logements sociaux en 2025 aux communes de plus de 5000 habitants[1]. L’atteinte de ces objectifs correspondrait à construire près de 1500 logements sociaux supplémentaires et comme la loi nous oblige aussi à une mixité entre ces logements et les logements libres cela correspond à près de 3000 logements ».

Comprenne qui pourra ! Quels sont les véritables chiffres et objectifs ? Sachant que si nous voulons bien croire l’INSEE la commune compte 6 100 habitants et 5 493 logements dont 2 648 résidences principales. Ce qui fait que les 25% de logements sociaux étant une proportion des logements principaux cela ferait une cible théorique de 662 logements (mais comme dans l’intervalle il y a eu la réalisation de nouveaux ensembles immobiliers la cible a augmenté en conséquence sans que nous disposions des chiffres actualisés).

Aurait-il confondu entre les habitants et les résidences principales ? Car, effectivement, 25% de 6 100  c’est à peine plus que 1 500. Mais ce n’est pas ce que dit la loi.

D’ailleurs cette loi SRU de 2000, qu’il utilise à loisir pour caricaturer les écolos bobos, n’est-elle pas celle qui a instauré à titre majeur le schéma de cohérence territorial (SCoT) ? Est-ce parce qu’il assume la vice-présidence du SCoT Provence Méditerranée, qui lui procure un peu (c’est un euphémisme) d’argent de poche que cette partie de la loi n’est pas attribuée aux écolos bobos ?

C’est fou ce que l’instinct politique peut révéler du caractère d’une personne.

Sinon, pour l’application de la loi et des logements sociaux, nous vous invitons à lire le palmarès SRU 2020-2022 de la Fondation Abbé Pierre paru en décembre 2023 (https://www.fondation-abbe-pierre.fr/sites/default/files/2023-12/LOI-SRU-PALMARES-VDEF.pdf).

 

[1]  En fait il se trompe aussi, ce n’est pas 5 000 mais 3 500. Mais c’est un détail. Par ailleurs, le nombre de communes concernées par la loi SRU est passé de 728 à l’origine  en 2000 à 1 031 aujourd’hui, dont près des trois quarts ont une obligation à 25 % (la fameuse loi Duflot), les autres se situant à 20 % (le taux d’origine).