L’été a été chaud et sec, pas forcément ponctuellement plus que d’autres années mais certainement plus longtemps et plus souvent comme en attestent les moyennes constatées. C’est bien cela qui est inquiétant car les prochaines années s’annoncent encore plus difficiles. Le constat n’est pas nouveau, le réchauffement climatique est annoncé depuis quelques décennies et ses causes et conséquences sont connues. Pourtant, même si le secrétaire général de l’ONU a proclamé que « l’effondrement climatique a commencé », les dirigeants et acteurs politiques et économiques, internationaux, nationaux ou locaux, font encore preuve, au-delà d’un greenwashing opportuniste, d’un cynisme, si ce n’est d’un scepticisme, déroutant.

Une belle illustration de ce cynisme a été offerte par le président d’un grand groupe énergétique français qui a répondu au climatologue Jean Jouzel, éminent et reconnu expert scientifique du GIEC, que d’aucuns ne vont pas hésiter à qualifier d’écolo bobo, « qu’il allait quand même continuer comme avant parce qu’il est dans la vie réelle ». Ce qui n’est pas très loin de l’argumentaire du maire de Saint-Mandrier et de sa réponse à ceux qui ont l’outrecuidance de critiquer « son » PLU et sa politique d’urbanisme, notamment lors d’une évocation de la résidence Cap Azur et du parc de la presqu’île  : « nous, nous avons choisi le développement économique de la commune ». C’est cela le monde réel avec son mythe de la croissance et du développement et du toujours plus qui conduit l’humanité droit dans le mur.

Il ne s’agit pas de retourner dans les cavernes, de puiser l’eau du puits (qui est de plus en plus à sec) ou de s’habiller de peau de bêtes (il y en a de moins en moins) mais de faire preuve de modération et de sobriété. En gros, par exemple, agir pour la préservation et l’accroissement des espaces naturels et agricoles ou, à titre individuel, ne pas continuer à vouloir la dernière version de son pack bureautique ou d’un smartphone dont finalement nous n’utilisons au plus que 10% des capacités. Il y a plein de petites choses à adapter dans notre quotidien, petites choses qui additionnées collectivement feront de grandes rivières pour, qu’après nous, il n’y ait ni déluge ni fournaise.