La nature humaine est ainsi faite que, souvent, l’attention se focalise sur des petits détails ou des aspects mineurs, occultant, ou estompant, les éléments importants. La vie municipale n’échappe pas à ce constat et, quelle que soit la vigueur du débat démocratique, elle est aussi victime de cette forme de
relativité de l’information.

Ainsi, Saint-Mandrier aura connu deux séances du conseil municipal au cours du dernier mois de juillet. Il faut en convenir, leurs ordres du jour n’étaient pas très fournis mais, comme l’écrivait Georges Sand, Il vaut mieux de petites affaires sans soucis que de grandes avec des craintes. Var-Matin ne s’y est pas trompé en titrant le 25 juillet « Aux oubliettes le skatepark, les élus optent pour l'installation d'un pumptrack à Saint-Mandrier » pour évoquer le projet « qui retient le plus l’attention concerne celui choisi par les administrés dans le cadre du budget "participatif" doté de 50.000 euros ». Qu’il n’y ait aucun malentendu, nous sommes tout à fait favorable au projet, qu’il s’agisse d’un skatepark ou d’un pumptrack, dernière version qui a l’avantage d’offrir plus d’activités pour un coût raisonnable. Nous sommes plus réservés en revanche sur le fait que son financement puisse être imputé sur deux annualités du budget participatif. Il nous semble que cette dépense est une dépense « ordinaire » du budget communal et qu’il serait dommage de tarir la source de réalisation d’initiatives citoyennes.

C’est justement ce point qui vient illustrer la relativité des informations et le fait que nous pouvons passer des heures à discourir, voire à nous écharper, sur des presque détails ou à ergoter sur quelques milliers, si ce n’est centaines, d’euros de dépenses et à n’accorder qu’une modeste attention à des dépenses plus conséquentes. Car, il faut le reconnaître, le sujet qui a motivé la tenue d’un second conseil municipal en juillet n’était pas la création d’un pumptrack mais principalement la modification de 700 000 euros de l’autorisation de programme relative à la construction du foyer des jeunes et de la médiathèque et l’autorisation donnée au maire de signer les marchés pour engager les travaux afférents.

Or en l’espèce, nous ne sommes plus dans un projet d’une centaine de milliers d’euros (ce qui n’est pas négligeable tout de même) mais désormais de près de 3 millions d’euros, soit une augmentation de près de 72% depuis décembre 2021. Encore une fois nous précisons que ne sommes pas opposés au projet de médiathèque et nous savons que la guerre en Ukraine et l’inflation galopante affectent tous les budgets et que les aléas de la construction sont permanents mais il nous semble que cette information mérite une explication citoyenne. Car, en jouant par avance les « Yakafokons », 700 000 euros c’est, d’une certaine manière, le budget pour acheter un local permettant d’installer une maison de santé… Ce qui nous inquiète aussi c’est que les travaux de la médiathèque n’ont pas encore commencé et qu’ils risquent de réserver, comme à chaque fois, leurs lots de mauvaises surprises.