Des alternatives à la bétonisation de la Presqu'île existent... mais il faut avoir du courage politique.

L’île de Batz et Saint Mandrier n’ont a priori presque rien en commun. La Manche n’est pas la Méditerranée, la Bretagne n’est pas la Provence et il y a 10 fois moins d’habitants chez l’une que chez l’autre. Et pourtant, avec une superficie assez proche, un climat qui permet au conservatoire du littoral d’entretenir du côté du Ponant un jardin exotique aux palmiers de toutes espèces qui se plairait tout autant du côté de la rade du port du Levant et de son domaine de l’Ermitage, un sémaphore chacune, elles souffrent toutes les deux du même mal.

Ce mal qui vient justement de cette douceur de vivre et de la beauté de leurs paysages qui , en séduisant des personnes disposant de revenus suffisants, entraînent un renchérissement de la valeur du patrimoine immobilier. Ce qui , peu à peu, transforme les 2 iliennes en refuge estival et en chasse les habitants qui n’ont plus les moyens de s’y loger. Ainsi, 66% des habitations de l’île de Batz et près de la moitié de celles de Saint Mandrier sont des résidences secondaires.

Comparaison n’est pas raison, il n’empêche que, pour permettre à ses habitants de rester sur l’île et éviter que toute vie s’arrête en dehors des vacances, le maire de l’île de Batz démarche les propriétaires de l’île qui proposent leurs biens sur les plateformes de locations saisonnières. Son but étant de faire en sorte que la mairie loue quelques logements à l’année et puisse les sous-louer de manière permanente à des administrés contraints, autrement, à l’exil continental.

Nous sommes heureux de constater que les solutions que nous avançons ne sont pas utopistes et qu’il existe d’autres voies que la construction pour apporter des réponses aux besoins de logement des Mandréens. Tout en soulignant que le profil du maire de l’île de Batz ne semble pas répondre à celui de l’écolo bobo irresponsable habituellement décrié par certain ici.  Evidemment, l’initiative n’est pas la solution mais une solution pour sortir de la spirale des résidences secondaires. En même temps, ceci nous permet de dire que nous aussi nous considérons que la loi SRU n’est pas parfaite et qu’elle comporte des imperfections. Ainsi, en imaginant que la mairie de Saint Mandrier loue 4 résidences secondaires et les transforme ainsi en résidences principales locatives, elle augmenterait mathématiquement de 1 l’objectif de 25% de logements sociaux fixé par la loi. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, avec 50% de logements sociaux dans un programme de béton, on continue de repousser la cible toujours un peu plus loin.

Nous sommes une liste citoyenne et nous ne nous sentons obligés en rien par les positions passées, présentes et à venir des partis politiques. Tout le monde ne peut pas en dire autant.

Ce qui nous importe c’est l’avenir de la presqu’île et des Mandréens.