S’attaquer à la pénurie de logements autrement qu’en bétonnant la Presqu’île : pour la majorité il est urgent d’attendre

L’ensemble des membres de la majorité municipale ont voté lors du conseil municipal du 30 septembre contre la proposition des élus de La Vague Mandréenne de majorer la taxe d’habitation sur les résidences secondaires (THRS) qui aurait permis de faire porter l’augmentation des dépenses de la commune davantage sur les propriétaires non-résidents de la commune que sur ceux habitant leur résidence à l’année. Cette majoration aurait permis également de renchérir les charges des résidences secondaires, qui représentent près de 50% du parc immobilier, incitant les propriétaires de « maisons de vacances » ou loués sur Airbnb à revendre leurs biens ou à les mettre en location longue durée.

La loi permet en effet une majoration de cet impôt local pouvant atteindre 60 % et ce précisément pour les communes où la demande de logements est importante au regard de l'offre. Les députés ont reconnu en votant cette loi que ce levier fiscal était efficace pour les communes en pénurie de logements disponibles pour leurs résidents.

Mais Le Maire, bien connu pour ses compétences en matière de politique du logement, en particulier social, a expliqué « Quant à l'hypothèse de voir apparaitre plus de biens immobiliers locatifs sur le marché suite à cette majoration, elle reste utopique ». Ben voyons alors pourquoi les députés de son parti ne demandent pas l’annulation de cet article de loi ?

L’argument du levier fiscal a pourtant été retenu par un grand nombre de communes souffrant de cette pénurie qui ont voté récemment pour une augmentation de cette majoration. Pour TPM, elle a été portée à 55% à La Crau depuis 2020, à 35% à Six-Fours depuis cette année, à 30% à Carqueiranne et pas loin de la presqu’ile, ce même 30 septembre lors du conseil municipal, les élus de Puget-sur-Argens ont voté à l'unanimité la majoration de la taxe d'habitation sur les résidences secondaires au taux maximum de 60 % à compter de l’année prochaine !

Il y a quelques années à Saint-Mandrier, lors du conseil municipal du 29 janvier 2015, le maire reconnaissait que dans « la commune nous avons beaucoup de résidences secondaires » et faisait adopter une majoration de 20% de cette taxe avec comme argument, le fait que « les résidences secondaires ne participent pas entièrement aux investissements » dimensionnés pour les différents services, réseaux etc. sur la base de la journée du 15 aout.

Alors, qu’est-ce qui nous vaut ce changement et qu’aujourd’hui à Saint Mandrier, la seule politique de lutte contre la pénurie de logement légitime pour la majorité est : bétonner, bétonner et bétonner ? D’autant plus, qu’il ne peut être exclu qu’un grand nombre d’appartements des projets immobiliers récents qui défigurent notre Presqu’île deviennent des résidences secondaires, ne réglant en rien le problème de cette pénurie de logements. On se dit qu’au final les vrais gagnants sont les promoteurs à qui les élus de la majorité octroient les permis de construire.

Alors le Maire a beau soutenir qu’il garde en réserve cette majoration pour plus tard, en attendantil démontre une fois encore combien il préfère sacrifier les espaces naturels pourtant essentiels pour notre avenirplutôt que de chercher vraiment à résoudre le problème bien réel des difficultés à se loger sur la Presqu’ile.