Du verbe et de l’action….
Dans son édito du Mandréen du mois d’avril, le maire, pour fêter le premier anniversaire de sa réélection, a critiqué, sans toutefois les nommer ouvertement, « certains » qui essayent de faire entendre une voix différente. Au verbe, il prétend préférer l’action. C’est bien la moindre des choses, il a été élu sur un programme d’actions dont certaines ne sont toujours pas réalisées après plus de 3 mandatures ! C’est pourtant ce qui est attendu de lui et de son équipe et ce que la loi leur impose. « Certains », membres de l’opposition, d’associations de toute nature ou personnes qui agissent en sentinelles ou en lanceurs d’alerte, n’ont évidemment pas la main sur l’action communale ou métropolitaine. D’ailleurs ils sont bien souvent exclus de toutes discussions. Pour autant ils ne sont pas dans l’inaction et le verbe constitue l’un de leur mode d’expression, au sens littéral du terme, comme le requiert la loi avec la consultation citoyenne pour les sites sur lesquels sont implantés des industriels.
Monsieur le Maire semble donc réfuter l’existence de risques potentiels, naturels ou industriels, dont il a l’obligation de protéger la population de leurs aléas ? Peut-il affirmer qu’il n’y aura jamais de tsunami sur le littoral varois, que les sous-marins nucléaires (il oublie les deux réacteurs du porte-avions Charles de Gaulle) basés au cœur de la métropole et qui transitent par la passe devant Saint-Mandrier ne présenteraient aucun risque d’incident, oubliant l’incendie du Perle en juin dernier, qu’il n’y aura jamais plus de déversement de produits polluants de toute sorte en mer? Evidemment non !
Comment un maire peut-il se tromper à ce point en ne comprenant pas que ce n’est pas le déclassement des eaux de la Baie du Lazaret qui est recherché mais bien l’amélioration une bonne fois pour toute de la qualité des eaux de la rade pour garantir le droit des ostréiculteurs et des mytiliculteurs à exercer leur métier, mais aussi celui des usagers et des consommateurs à disposer d’une eau conforme aux normes de qualité fixées par la loi pour garantir la protection de leur santé ? Peu importe d’ailleurs que la pollution soit d’origine humaine (eaux usées ou industrielles) ou animale (aviaire) puisqu’après des années d’attente, il est plus que temps d’en identifier les sources pour les éliminer comme le requiert M. le Préfet dans son arrêté du 4 janvier 2021.
Enfin, l’évocation des actions de la métropole par M. le Maire laisse perplexe. Effectivement, la métropole sous la pression des associations a généralisé la motorisation au gaz des bus mais notre commune vient de remplacer son autocar par un car diesel. Beau contre-exemple de la part du Vice-président de TPM chargé de l’environnement. Il prétend que c’est TPM qui oblige les ferries à utiliser un fioul à bas niveau de soufre, ne sait-il pas que depuis le 1 janvier 2021 c’est une obligation qui découle de l’application des normes de l’organisation maritime internationale (OMI) reprises par la directive de l’Union européenne sur la nature des combustibles de navigation (directive 2012/33/UE du 21 novembre 2012).
L’action et le verbe sont complémentaires, ils s’enrichissent mutuellement et préparent le futur car comme le disait si bien Emile de Girardin en 1849 « Gouverner, c’est prévoir ; et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte ». Evidemment nous ne souhaitons ni tsunami, ni accident nucléaire, ni galette de mazout sur les plages, ni la fin de la conchyliculture et des élevages marins de la rade de Toulon, ni d’ailleurs aucune autre calamité, mais en parler c’est se préparer et mieux vaut prévenir que guérir.
Les élus de la Vague Mandéenne : Pierre Calmet, Denis Clave, Philippe Dézéraud, Jean-Ronan Le Pen, Nolwenn Montagny - https://lavague.info/